Eglise St Martin

Eglise Saint Martin de Chas


Au cœur du village fortifié qui conserve une porte avec tourelle et corps de garde, ainsi que de belles loges et maison des 15ème et 16ème siècles, trône l’église Saint Martin de Chas, dont les origines anciennes sont mal connues, issue de neuf siècles de transformations et d’aménagements depuis la construction du chœur roman.


A cette époque, elle occupe le centre d’un espace circulaire qui correspond à l’emplacement du cimetière du Moyen Àge.


On accède à l’église, ancienne chapelle castrale, élevée à l’époque romane, mais fortement remaniée par un porche en appentis associé à la porte ouest. Cette élégante construction Renaissance dont l’arcade est tournée vers le Nord comprend deux travées voûtées formant loggia. Cette’église romane est surmontée d’un clocher plus récent (après la destruction de l’ancien en 1793) qui tranche avec le reste de l’édifice. De plan rectangulaire, en Volvic, ce clocher dont les côtés sont percés d’une baie en tiers point occupé par deux fenestrages trilobés surmontés d’un oculus est édifié au XIXe siècle. L’une des clefs de voûte porte la date 1588. Dans le mur sud, qui est aveugle a été aménagé une niche contenant une statue en pierre de Saint Roch qui porte des traces de polychromie.

 

 

L’intérieur de l’église

La nef a trois travées en berceaux brisés séparés par des doubleaux qui prennent appui sur des piliers carrés à impostes. Elle est flanquée au Nord d’un bas-côté de même largeur voûté d’arêtes, sur lequel on a édifié le clocher. Deux chapiteaux de type roman ornent des colonnes engagées dans les angles nord et sud au revers de la porte. La troisième travée sud de la nef ouvre sur une chapelle peu profonde voûtée d’un berceau perpendiculaire à la nef. Le chœur est constitué d’une courte travée droite en berceau brisé à laquelle fait suite un sanctuaire en hémicycle couvert en cul-de-four. Cette architecture romane, qui conserve à l’extérieur des fragments importants de cordons de billettes est masqué par un décor en stuc de style classique avec pilastres et entablements.

Le mobilier

Le mobilier comprend quelques beaux éléments. Le font baptismal daté de 1513 :


Statue de Saint Martin et Vitraux de Saint Martin donnant la moitié de son manteau :

Statuaires 

De part et d’autre du chœur représentation sulpicienne du Sacré Cœur de Jésus et Cœur de Marie Immaculée :


Pietà, Vierge de Pitié en pierre polychromée et dorée dont le Christ a été refait en bois : Remarquez le regard éploré et douloureux de la vierge. Sous la tête du christ : un petit personnage représente l’âme du défunt. Elle s’échappe de l’enveloppe terrestre. Statue de Saint Verny, le saint des vignerons et


Statue de Saint Jean-Baptiste : Jusqu’au 17ème siècle, en terres d’Auvergne, les paysans de Limage vénèrent Saint Isidore, et là où pousse la vigne, c’est Saint Vincent plutôt que Saint Roch. Puis arriva d’Outre-Rhin un saint nommé Werner, rapidement adopté par les vignerons de Franche-Comté et de l’Auxois qui l’appelèrent saint Vernier. Passé en Auvergne il devint Saint Verny. Un chien l’accompagne souvent à l’image de Saint Roch.

Fresques

Une récente campagne de restauration a permis la mise en valeur dans le chœur, de sublimes fresques datant du début du 19ème siècle : Des sondages avaient mis à jour un ancien décor du 19ème siècle, de peintures de croix et fleurs de lys réalisées au pochoir mais qui présentait peu d’intérêt et était trop dégradé par l’humidité pour être restauré. Mais la surprise est venue d’une couche picturale plus ancienne. Des motifs de rinceaux bleus sont vite apparus, puis un visage d’angelot et des branches d’oliviers. Etant donné la qualité et l’extrême rareté de ces peintures, il a été décidé de procéder au dégagement de cette fresque en vue de sa conservation et de mise en valeur. Anges, attributs épiscopaux (crosse, mitre), sacré cœur et végétaux et leur encadrement de faux marbre ont revu le jour dans la partie droite du chœur qu’ils ornaient au cours du 19ème siècle. Leur datation n’est pas encore très assurée, de même que la nature de l’éclatant et inhabituel colorant bleu. Toutefois, ces éléments témoignent d’une oeuvre de qualité, aux traits d’une grande finesse, travail d’un peintre aguerri. Cette fresque a dû constituer un certain investissement à l’époque, peut-être financé par un personnage important. Elle pourrait avoir été réalisée par un peintre italien de la renaissance, Zanini, qui s’était installé à Thiers, et qui a peint des fresques semblables à l’église de Bongheat. Mais aucune certitude... alors les recherches se poursuivent sur le mystère de cet élément précieux de notre patrimoine.